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Normandie-1944, L'été de la Liberté
17 décembre 2011

Franz Gockel, 726e Rgt/Inf./716e division d'Infanterie allemande. Point d'appui WN62, Omaha Beach.

 Franz Gockel est né le 30 décembre 1925 à Rhynern dans la Rhur il est l'ainé de sept enfants. Son père également prénommé Franz exerce le métier de couvreur. A 14 ans le jeune garçon suit des études pour pouvoir seconder son père dans l'entreprise familiale. En 1943, Franz à 18 ans et après avoir suivie des entrainements au sein des jeunesses Hitlériennes, pendant son adolescence, il suit une formation militaire de base, aux Pays-bas, afin de rejoindre  le front ouest. Il se retrouve incorporé dans la 716e DI affecté au poste de mitrailleur, son unité est déployée devant la plage de  Colleville-sur-Mer. Le 6 juin il est de garde dans le point d'appui WN62.

  Dans la nuit du 5 au 6 juin, alors qu'il dort avec des autres soldats dans le dortoir du point d'appui, un soldat entre et s'écrie: << Alerte! >>, mais aucun soldat ne bouge, les plus coriaces lancent des jurons se retournant dans leurs couchettes, cherchant à se rendormir. Ils étaient si souvent  réveillés en pleine nuit par des exercices d'alertes qu'ils n'y font plus  attention. Mais au bout de quelques minutes un sous-officier entre et dit: << Les gars, celà devient sérieux! Ils arrivent! >>. Cette fois la réaction est immédiate, les hommes sautent des couchettes déjà tous habillés, comme le dictait le manuel en temps de guerre, enfilent leurs bottes puis se ruent à l'extérieur rejoindre les postes de combats.

  Franz Gockel se place derrière sa lourde mirailleuse polonaise à refroidissement à eau,enclenche une bande de munition et tire le levier d'armement. La nuit est noire, et calme. Les vagues d'avions qui passent au-dessus de la côte semblent plus nombreuses que d'habitude, mais dans le secteur de la 716e division tout est silencieux. Bientôt les premiers messages arrivent signalant le larguage de parachutistes dans le secteur de Sainte-Mère-Eglise.Certains pensèrent que c'était encore une alerte pour rien et comme ils devaient encore creuser des tranchées dans l'enceinte du point d'appui le lendemain, ils ne songeaient qu'à retourner se coucher.

  Lorsque l'aube apparue, Franz remarqua de petits navires au large, il les pris tout d'abord pour des patrouilleurs allemands, mais bientôt ceux-ci disparurent derrière un brouillard artificiel. Un peut plus tard des ombres commençaient à se déssiner sur l'horizon et bientôt aussi loin que pouvait porter le regard des milliers de navires étaient-là évoluant comme à la parade. Franz se rendit alors compte que le grand jour était arrivé et toute la fatigue des jours précédants, causée par des travaux  manuels  arrassants avait disparue, et l'adrénaline montait. Bientôt des vagues de bombardiers arrivèrent au-dessus de la côte et le sifflement des bombes commença à déchirer le silence pesant. Par chance pour les défenseurs allemands elles tombèrent bien en arrière des positions dans des champs voisins et Franz tapis dans son petit abri vérifiait encore les bandes de munitions pour s'efforcer de penser à autre chose. Lorsque les bombes eurent cessées de tomber, c'est l'artillerie navale qui suivi. Encore une fois les obus passaient en sifflant au-dessus du point d'appui pour exploser en arrière des retranchements. Quelques uns tombaient plus court, et causèrent que peut de dommages aux hommes.

  Quand le silence revint, l'air était irrespirable, l'odeur de la poudre et la poussière prenait à la gorge, et entrait par le nez et la    bouche. Sous cet effrayant déferlement de fureur, le jeune soldat de 18 ans avait prié, comme il le faisait chez lui durant les bombardements. un camarade rampait vers lui et lui dit: <<  Attention Franz ils arrivent >>. Les premières péniches de débarquement filaient au raz de l'eau vers le rivage, Franz Gockel saisi sa mitrailleuse prêt à faire feu. Les premiers Américains qu'il voyait de sa vie commançaient à descendre  par les rampes des péniches, les mitrailleuses commançèrent à aboyer, Franz suivi. Des hommes tombaient un peu partout devant la  plage, des blessés qui se trainaient désespérement sur le bord de la grève roulés par les vagues étaient inexorablement entrainés en arrière et beaucoup se noyèrent, d'autres  cherchaient un abri derrières les obstacles ou les épaves de péniches détruites au mortier. A cinquante mètres de lui, Franz entend les rafales que son camarade Siegfried tire depuis son bunker. Au fil des vagues d'assaillants les hommes du WN62 commençent à être débordés par des groupes d'Américains qui se sont infiltrés par endroits. Au cours d'une brève accalmie Franz rampe vers le bunker central pour tenter de trouver quelque chose à manger, et lorsqu'il en ressort une explosion se produit, c'est le poste de son copain Siegfried qui vient d'être pulvérisé par une grenade, des Américains ne sont plus qu'à cinquante mètres de là. Bientôt une vive douleur le fait hurler une balle vient de lui fracasser la main gauche. Gockel s'échappa  de la plage vers 14heures et gagna un bunker à Colleville d'où il fut  évacué vers l'arrière, à Balleroy  là il apprendra très vite que sa compagnie à été anéantie. Sur les 27 hommes de son unité seuls sept s'en sont sortis. Un camarade lui fait les premiers soins et lui dit << Tu t'en tires bien avec cette blessure à un million de marks: tu  viens de gagner ton billet de retour pour la maison ! >>. Franz fut transféré en Allemagne pour sa convalescence et ne retourna jamais au combat.

  Après la guerre il reprit l'entreprise de son père, et dû réaprendre à vivre, mais ce n'était plus comme avant, beaucoup  de ses amis d'enfance étaient tombés sur les différents théâtres d'opérations pendant les cinq longues années de guerre. Il retourna la première fois en Normandie en 1958, et passa de longs moments au cimetière allemand de la Cambe où reposent beaucoup de ses camarades d'unités. Sur les lieux de sa "guerre" << Il n'y avait pas beaucoup de touristes allemands à l'époque, dit-il, mais on nous a quand même acceuillis gentiment >>. Au cours de sa visite à Colleville Franz à pu retrouver Yvonne la jeune femme chez qui il allait tous les matins chercher le lait pour sa compagnie. Et depuis chaque été il séjourne dans la localité normande, qui lui décerna  un diplôme de citoyen d'honneur (chose plutôt rare pour un ex soldat allemand). Il a beaucoup oeuvré pour pouvoir entretenir une correspondance avec d'anciens GI's survivants d'Omaha Beach et fut décoré  de la Croix fédérale du Mérite allemande pour le rapprochement entre les anciens combattants ennemis d'hier. Franz Gockel à couché sur papier ses mémoires dans un livre intitulé : "La porte de l'enfer", enfin en paix avec lui-même et avec ses  souvenirs, reste tout de même une blessure qui ne cicatrisera jamais celle de la perte de ses amis: << Ils étaient si jeunes. On était si jeunes tous... >>. Atteint de diabète Franz Gockel meurt le 22 novembre 2005  à Rhynern dans la ville où il a grandi et s'y était installé.

 

                       Franz-Gockel

                 Franz Gockel pendant sa formation aux Pays-Bas.

                        Gockel

         Comme chaque année il venait passer l'été à Colleville-sur-Mer.

                  9782

                                    Ses mémoires de guerre.

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Commentaires
G
il fut prisonnier le 20 11 1944 et pas le 20 01(erreur de ma part ) .il fut prisonnier au village de la voivre avec son unité ( il était donc repartit au combat et n'était pas repartit en convalescence en Allemagne comme le décrit votre article ) dans le sud de la France et fut détenu au nord ouest de Marseille . camp pow 404 ou l y restera jusqu'an 1946 sous le numéro de prisonnier 81 G 514 385 H .
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G
franz gockel n'est pas retourné en Allemagne aussitôt sa blessure soigné .prisonnier de guerre le 20 01 1944 il ne rentrera chez lui qu'en fevrier 1946 . votre commentaire est faux .
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Normandie-1944, L'été de la Liberté
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