Initialement prévu pour le 5 juin, le débarquement allié est reporté de 24h par le général Eisenhower, à cause des mauvaises conditions météorologiques au-dessus de la Manche. Le général en chef s'était appuyé sur les rapports météos de la RAF qui avaient motivé son choix. Cependant "Ike" s'était résolu à contre coeur de repousser l'assaut, il savait qu'un tel ajournement pouvait avoir un effet préjudiciable sur le moral des troupes , notament celles qui devaient débarquer par mer, mais lancer un assaut par mauvais temps aurait certainement était pire encore.
Sur les aérodromes du Sud-Est de l'Angleterre, les troupes aéroportées venaient donc d'apprendre que l'attaque avait été retardée. Toute la journée du 5 juin avait donc été mise à profit pour régler les derniers détails. Ike s'était déplacé personnellement sur l'aérodrome de Greenham Common où était stationné le 502th Parachute Infantry Regiment de la 101st Airborne Division, cette visite n'était pas officielle, il voulait juste constater le moral des parachutistes. Anxieu quant au sort des ces troupes, il savait par expérience que la plupart de ces hommes allaient devoir combattre en terrain inconnu, derrière les lignes ennemies pendant plusieurs jours. Il put constater que le moral était bon.
En fin d'après-midi, les parachutistes rassemblés par sticks ( groupe de 17 paras par avions ), terminaient de s'équiper près des avions qui devaient les transporter. L'équipement était considérable, pour les Américains, outre les deux parachutes ventraux et dorsaux, certains portaient divers matériels, et d'autres devaient sauter avec la mitrailleuse de 30mm. Pour les Britanniques l'emport de l'armement avait été résolu par le " Legs-bag" un sac renforcé attaché à une jambe du parachutiste que celui-ci devait détacher avant de toucher le sol. Les unités américaines emportaient également un parachute ventral, mais qui ne serait d'aucune utilité, en raison la faible hauteur de larguage, la descente devait durer une quarantaine de secondes, et en cas de défaillance du dorsal, le parachutiste n'aurait pas le temps se s'en débarasser pour ouvrir le ventral. Les troupes britanniques eux n'emportaient que le dorsal.
Les hommes surchargés comme des mulets devaient s'aider mutuellement pour pouvoir grimper dans les avions, chaque mouvement demandaient un effort considérable et certains vétérans rappellèrent qu'ils devaient peser plus d'une centaine de kilos à l'embarquement. Une fois à l'intérieur ils devaient prendre place sur les banquettes étroites et inconfortables des C-47. La plupart des parachutistes britanniques sautaient à partir de bombardiers Albertmarle, Wellington Halifax ..., transformés en transporteurs. Ils devaient quitter l'avion par un trou situé sur le plancher, cependant cette technique rallongeait considérablement la durée du saut, contrairement au C-47 qui possédait une porte latérale. Quelques unités britanniques, notament les troupes du 9th Parachute Battalion du lieutenant-colonel Otway sauteraient à partir de C-47 américains.
Alors que le gros des troupes embarquaient, les équipes d'éclaireurs (pathinders) étaient déjà à pied d'oeuvre sur le terrain. Ces hommes étaient au nombre de 260 et se composaient de volontaires surentrainés qui avait pour mission le balisage des zones de sauts. A la faveur de la nuit ils devaient retrouver les bons endroits pour disposer les balises portatives " Euréka " qui guideraient les avions dans la bonne direction. Ces groupes travaillaient contre la montre pour effectuer leur besogne, avec pour consigne stricte d'éviter tout accrochage avec les Allemands. Si certaines zones furent balisées correctement, d'autres en revanche ne reçurent aucun signal, certaines balises furent endommagées à l'atterrissage , ou les hommes parachutés trop loin de leur objectif ne purent rejoindre à temps la bonne zone, et d'autres se noyèrent dans les marais.
5 juin 1944, sur l'aérodrome de Greeham Common, le général en chef Eisenhower est venu rendre visite aux "Aigles hurlants" du 502th Parachute Infantry Regiment de la 101st Airborne Division. Au cours de cette visite non-officielle, Eisenhower pu constater que le moral des parachutistes était bon, abandonnant tout protocoles l'ambiance fut chaleureuse et le général plaisanta même avec certains soldats. Neanmoins il leur rappella l'importance de leur mission. L'homme en face du général est le capitaine Wallas Strobel de la compagnie E / 2nd battalion, il porte autour du cou le numéro de l'appareil auquel son stick est assigné. Ils seront largués dans le secteur de Saint-Martin-de Varreville par les appareils du 438th Transport Carrier Group. Les visages sont noirçis en prévision du saut de nuit.
Un groupe de parachutistes de la 82nd Airborne Division commencent à s'équiper. L'aide d'un camarade était souvent necessaire pour s'arnacher. Ils portent déjà le parachute dorsal.
Peu avant le départ, le soldat Clarence Ware applique des peintures de guerre sur le visage du soldat Charles Plaudo. Ils appartiennent tous les deux à la fameuse unité des "Filthy 13" du RHQ Demolition Platoon / 506th Parachute Infantry Regiment de la 101st Airborne. Pour renforcer l'esprit de corps de leur unité ils se sont couper les cheveux à la façon Iroquoise, Cette pratique n'est pas réglementaire, mais tolérée, en cas de blessure au crâne la cicatrisation est plus rapide. Cette unité composée de soldats assez indisciplinés et peu respectueux des règles militaires étaient néanmoins de forts bons combattants et rompus au maniement des explosifs. (Photo US Army).
Le sergent Jack Long de la 22nd Independant Parachute Company termine de s'équiper. La mission de cette unité consiste dans un premier temps au balisage des Drop Zone et les Landing Zone (pour les planeurs) de la 6th Airborne britannique.
Ces deux hommes de la 22nd Independant Parachute Company s'appliquent le camouflage de guerre.
Des hommes du 3rd Battalion du 506th PIR de la 101st Airborne rassemblés près du C-47 qui doit les conduire en dessus de la Normandie, attendent l'ordre de s'équiper. Ils sont commandé par le lieutenant-colonel Robert Lee Wolverton. Ce C-47 est l'appareil leader du groupe du 3rd Bn, le dôme abritant le radar servant à capter les échos émis par les balises "Euréka", est visible sous le fuselage au niveau de la porte latérale. Le bataillon du lieutenant-colonel Wolverton fut presque entièrement décimé pendant sa descente sur la DZ proche de Saint-Côme-du-Mont, l'endroit était occupé par une unité allemande au repos pour la nuit. Alertés par le passage incessant des vagues d'appareils plus nombreuses que d'ordinaire les Allemands avaient incendiés une grange située au centre de la zone puis avaient placés des mitrailleuses au quatre coins du terrain. Les pilotes trompés par l'incendie l'ayant pris pour un signal des éclaireurs avaient déclenchés le feu vert. Tous ceux qui sont descendus sur la DZ ont été tués ou capturer, seul le capitaine Shettle et quelques survivants tombés hors de la zone ont réussis à se regrouper pour partir vers leur objectif, un pont à Brévand. Le lieutenant-colonel Wolverton et plusieurs commandants de compagnies figuraient parmis le nombre des victimes. Son cadavre resta pendu à un arbre pendant plusieurs jours
Un groupe de pathinders (éclaireurs) américains embarquent à bord d'un C-47. Ces équipes étaient composées de volontaires qui étaient surentrainés, leur mission de balisage des zones de sauts était vitale. Ils seront les premiers à se poser en Normandie derrière les lignes ennemies et ne disposaient d'à peine une heure pour retrouver les zones prévues.
Le 5 juin en fin d'après-midi, le général Anthonny MacAuliffe commandant l'artillerie divisionnaire de la 101st Airborne donne les dernières consignes aux hommes peu avant l'embarquement. Quelques jours après le 6 juin, il fut nommé commandant adjoint de la division pour remplacer le général Don F. Pratt tué dans l'accident de son planeur dans les premières heures du Jour J.
Le groupe de pathinders du 505e PIR de la 82nd Airborne Division juste avant leur départ, pose pour le photographe. Au premier rang se trouvent les cinq hommes d'équipage du C-47 qui porte le n°12. Le 3e homme au second rang à droite n'est autre que Robert Murphy qui restera avec John Steele, les soldats les plus connus et appréciés par les habitantsde Sainte-Mère-Eglise. Contrairement à ce que montre le film "le Jour le plus long" Robert Murphy à toujours nié avoir atterri dans le jardin de Mlle Levrault, mais bien en bordure de la DZ.
Sur un aérodrome un officier de la 101st Airborne contrôle l'arnachement de l'un de ses hommes lourdement chargé, peu avant le départ pour la Normandie.
A la nuit tombée un infirmier à gauche et un aumônier militaire bavardent avec le pilote de l'appareil qui doit les conduire en Normandie.
Un stick de parachutistes britanniques embarque dans un bombardier. Ces appareils ne sont pas prévus pour le largage de parachutistes et ne possèdent aucune porte latérale. Les hommes doivent monter à bord par le dessous du fuselage.
Le lieutenant-colonel Robert Lee Wolverton du 3rd Bn / 506th PIR de la 101st Airborne (au centre) pose au côté de membres de l'équipage du C-47 avant d'embarquer. Il sera tué quelques heures plus tard en descendant sur la DZ de Saint-Côme-du-Mont avec une partie de son bataillon.
Un parachutiste américain lourdement chargé grimpe difficilement l'échelle du C-47 pour se hisser à bord. Pour ne pas perdre sa Thompson pendant le saut l'homme l'a coinçé grâce au bras de fixation de son parachute dorsal.
Ces hommes de la 82nd Airborne sont des "Gliders" (infanterie aéroplanée). ils ont pris place dans un planeur malgrè le sourire pour la photo, la tension est perceptible. La forme arrondie du fuselage indique qu'il s'agit d'un "Horsa" britannique. Les hommes portent tous le gilet de sauvetage en prévision du vol au-dessus de la Manche.
Des parachutistes lourdement chargés de la 101st division, malgrè les visages noirçis certains regards trahissent une certaine inquiètude et beaucoup doivent se demander s'ils verront le jour se lever. L'un d'eux tient un Bazooka avec lequel il doit sauter.