Le plan de Otway tourne au drame
Alors que la côte est franchie par les Dakotas transportant le 9e bataillon, les artilleurs allemands de la Flak entrent en action. Le ciel s'illumine de balles traçantes et d'explosions. Les pilotes poussent les gaz au maximum, le fracas est assourdissant, les formations se rompent, des éclats de schrapnels frappent les carlingues. Les paras sont ballotés de tous côtés. Les pilotes constatent alors que les balises Eureka qui doivent les guider vers la Drop Zone V ne fonctionnent pas, ils volent en aveugles. Les C-47 descendent encore pour se stabiliser, puis le vert s'allume et les parachutistes sautent , d'autres appareils font des aller et retour tentant de distinguer la zone prévue, puis donnent le signal du saut. Le 9e bataillon est dispersé. Des hommes sont griévement blessés en arrivant au sol, d'autres se retrouvent isolés ou tombent sur des patrouilles allemandes. Certain ont perdus leur équipement en sautant et se retrouvent totalement désarmés. Le lieutenant-colonel Otway tombe à proximité d'un batiment occupé par des Allemands qui l'ont vu. Mais le plus grand drame c'est la disparition de 600 paras qui trouveront la mort, dans les basses terres inondées par les Allemands.
Le capitaine Hal Hudson qui se trouvait dans le dernier avion arrive au point de rendez-vous et constate qu'il manque pratiquement tous le 9e bataillon. Quand le lieutenant-colonel Otway arrive ce dernier est dans un état de tension extrême. Il espère que d'autres hommes vont arriver avec des équipements spéciaux, mais un para sur cinq va se présenter au point de rendez-vous. De son côté le major Allan Parry scrute le ciel espérant voir surgir les cinq planeurs apportant le matériel lourd. Hélas aucun d'entre eux ne viendra, ils se sont tous écrasé dans la Manche. Cette disparition prive le 9e bataillon de munitions, mitrailleuses, jeeps, ambulances, mortiers, explosifs et les postes radio pour contacter le croiseur Arethusa. Les mortiers étaient cruciaux pour pouvoir envoyer les fusées de guidage des trois planeurs destinés à l'enceinte de la batterie. Pire encore le sergent-major Miller ne dispose pas de détecteurs de mines et de ruban de marquage.
Au lieu des 750 hommes prévus, Otway ne dispose que de 150 parachutistes équipés d'armes légères sten et grenades. Le medecin du bataillon est présent avec seulement 5 infirmiers au lieu de la trentaine prévue. Il ne reste alors aux attaquants que 6 torpilles bengalore au lieu des 60 initialement prévues, une mitrailleuse légère et aucun poste radio. Malgrè tout celà le lieutenant-colonel maintien la mission. Pour lui il doit coûte que coûte accomplir sa mission, il pense aux troupes qui doivent débarquer sur Sword directement sous le feux des canons de Merville. Il en va de l'honneur du bataillon. Il attendra le dernier moment pour donner l'ordre de progression, le Major Allan Parry ouvre la marche. Il est 2h50 ce 6 juin.
La colone avance avec précaution dans la nuit il leur reste environ 2 500 mètres à parcourir. ils arrivent bientôt au carrefour et rencontre le sergent-major Miller qui dirige l'équipe de déminage et reconnaissance. Il fait son rapport à son chef. Otway redéfini alors son plan d'attaque au vues des derniers faits. Deux brèches seront ouvertes dans les barbelés par lesquelles les quatre groupes passeront pour fondre sur les casemates une par groupe. Les parachutistes qui auront fait sauter leurs torpilles bengalore couvriront la force d'attaque. Une mitrailleuse sera positionnée pour couvrir le flanc gauche ainsi qu'une mitrailleuse légère en couverture du flanc droit. Une autre mitrailleuse légère attaquera l'entrée de la batterie. Otway sera dans le groupe de réserve à l'avant des bréches ouvertes dans le réseau de barbelés. Il donne le commandement de l'assaut au Major Allan Parry. Le groupe se remet en marche.
Le Major Parry va s'appuyer sur les lieutenants Jefferson et Dowling ainsi que le sergent Long et le sergent-major Ross qui sont à la tête des groupes d'assauts. L'aube point il est 4h. Les hommes prennent place après avoir rejoint la route qui va du Calvaire à Descanneville. La mitrailleuse Vikers installée sur un terrain qui offre une bonne vue pour la couverture du flanc gauche. Le reste du bataillon tourne à gauche empruntant le chemin qui traverse la batterie et se mettent à couvert dans un petit verger. C'est alors que deux planeurs Horsa surgissent soudainement, mais il n'y aucunes fusées pour les guider. L'un deux diparait aussi vite qu'il est apparu, l'autre piloté par le lieutenant Hugh Pond pique sur les casemates, il est touché par la flak et sa queue est en feu. Dans un dernier sursaut il redresse au raz des casemates et va finir sa course dans une haie. Les armes qu'il transporte risquent à tout moment d'exploser. Le sergent-major Miller se précipite au secours du pilote qui s'en sort fortement commotionné.
Pendant ce temps les paras qui doivent prendre position devant l'entrée de la batterie ont continué sur une centaine de mètres sur la route du Calvaire à Descanneville et tournent aussi sur leur gauche. Ils ont détruit un nid de mitrailleuse MG. Tous les protagonistes sont en place et attendent le signal de l'attaque qui sera donné par l'explosion des torpilles bengalore. A l'intérieur de la batterie l'alerte est donnée et les Allemands attendent aussi l'assaut éminent.
Lorsque les torpilles bengalore explosent le lieutenant-colonel Otway crie à ses hommes "Foncez, foncez!" Aussitôt les assaillants partent à l'attaque. Les hommes qui ont fait sauter les exolsifs se couchent au sol. Les quatre groupes traversent le champs de mines ne disposant d'aucun repères des zones déminées. Il courent aussi vite que possible vers leurs frères d'armes couchés au sol à l'avant des brèches. Les mitrailleuses allemandes aboient des balles jaillissent de tous les côtés, ceux qui sont dans les tranchées tirent à leur tour. Malgrè des pertes dues aux mines et aux balles la charge des parachutistes ne faiblit pas. Ils passent sur le dos de leurs compagnons et ceux-ci les couvrent en ouvrant le feu sur les positions ennemies, la Vickers servit par le sergent Mc Geever reéduit au silence quelques mitrailleuses MG. Le combat fait râge, le lieutenant Jeffersson s'écroule dans le champs de mines, le capitaine Hal Hudson est fauché par une rafale de mitrailleuse et le major Parry est grièvement blessé à la jambe. Le lieutenant-colonel Terence Otway à gagné sa position à droite d'une des brèches et décide d'engager sa force de reserve il faut absolument pas que la charge en première ligne ne soit brisée. Il faut que les paras atteingnent les canons et il envisage même de furieux corps à corps à l'intérieur des casemates. Les parachutistes atteignent enfin les abris et lancent des grenades ou tirent avec leurs Sten, des allemands sortent les mains en l'air les autres continuent à tirer comme des forcenés. Ce n'est que explosions rafale et cris qui résonnent bientôt à l'intérieur des casemates. Bientôt les derniers défenseurs sont éliminés. Le major Parry traînant sa jambe garrottée arrive pour diriger la destructions des canons. Il place des explosifs dans la culasse d'un premier obusier puis sort en clopinant. La charge explose et il revient pour constater les dégats par l'embrasure mais un obus arrive en sifflant et exolose près de la casemate n°1 le blessant à la main. Il vient de subir un tir de contre batterie ordonné par le lieutenant Steiner d'une autre batterie allemande. Parry continu son inspection et un autre tir est déclenché, les obus explosent tout autour de la batterie.
Terence Otway s'active de casemates en casemates pour voir l'état des canons. Il se renseigne sur l'états des blessés. Par l'embrasure il constate que le jour arrive, il faut absolument avertir le croiseur Arethusa, sans quoi il ouvrira le feu sur la batterie en risquant de tuer les survivants du 9e bataillon.
En effet le commandement avait prévu qu'en cas d'échec des parachutistes d'Otway et sans l'envoi du signal de victoire le croiseur tenterait d'anéantir la batterie par un tir naval intense. Malheureusement aucun des hommes de la Navy parachutés avec le bataillon ne s'est présenté au point de rendez-vous, ils devaient établir le contact avec le croiseur pour événtuellement diriger ses salves en cas d'échec. De plus aucun poste radio n'a été retrouvé. Un pigeon voyageur est lâché et une fusée éclairante est tirée. Les parachutistes se pressent pour sortir de la batterie. Le croiseur ne tirera pas. Les hommes du 9e bataillon se regroupent au lieu dit " du Calvaire" ils seront enirons 65 à s'y rendrent. Aux prix d'énormes pertes les parachutistes n'avaient pas baissés les bras et avaient accompli la mission pour laquelle ils s'étaient si durement entraînés.
En quittant la batterie de Merville les hommes du 9e bataillon ont essuyés un bombarsement aérien méné par des Lancasters ne faisant aucunes victimes dans les rangs des paras.
Après avoir quitté la batterie et avancer un peu, le lieutenant-colonel Otway décida de ne pas risquer ses derniers survivants dans l'attaque de la batterie de Sallennelles. Il opta pour occuper et tenir la position dite du Plain. Cette position stratégique domine l'Orne et le canal de Caen, ainsi que la route qui mène à Caen. Si les Allemands s'y installent ils pouraient tenir sous leur feu la tête de pont alliée. de plus c'est par cette route que passera le Commando pour relever le 9e bataillon.
Le lieutenant-colonel Otway le 5 juin 2001, après avoir reçu la Légion d'honneur. Il est décédé en 2006.