A 10h, soit près de trois heures et demi après l'arrivée de la première vague d'assaut, sur  la plage d'Omaha jadis si paisible, l'enfer meutrier s'y est déchaîné, de nombreux véhicules en tout genres détruits brûlent, les blessés tombés dans les premiers mètres appellent désespérément les infirmiers à l'aide, tandis que la marée montante les recouvrent inexorablement. Ils vont rejoindre leurs frères d'armes dont les cadavres se balancent dans le ressac. Mais les vagues d'assauts se suivent de très près et les Allemands ont tellement de cibles que les pertes diminuent. Il devient important que les troupes américaines puissent percer, car si les Allemands reçoivent des renforts , il deviendrait alors difficile pour les Américains de résiter encore plus longtemps. Certains endroits, notamment dans le secteur de Dog Green face aux défenses allemandes où se trouvait la sortie D1, les hommes n'étaient plus capables d'entreprendre quoi que se soit car ils se retrouvaient sans officiers pour les commander. Pour les hommes qui venaient d'arriver, ils ne trouvèrent plus de place à l'abri du mur antichar et furent forcés  de se coucher à même le sable, totalement exposés au feu ennemi. La vision de toutes ces destructions autour d'eux, eut un effet sur le moral  certains étaient effarés en voyant les morts rejetés par la marée s'agglutinés contre les obstacles. Et pourtant un peu de partout des hommes sont partis à l'assaut des positions allemandes. Quelqu'un devait donner l'exemple, comme notamment  le général Norman Cota de la 29th Division qui après avoir conduit un groupe au pied de la falaise  vers 8h30, dégaina son Colt 45 et exortait les hommes à se lever et avancer. Debout comme si aucune balle ne pouvait l'atteindre, il disait aux hommes:

<< Il y a deux genres d'hommes qui vont rester sur la plage, les morts et ceux qui vont se faire tuer. Nous ont avance ! >> Le général de 51 ans ne fut  jamais touché.

- Dans le secteur Charlie, une soixantaine d'hommes provenant des Rangers et de l'infanterie sont partis dès 7h30, pour attaquer par le flanc la zone fortifiée de WN73 et l'ont neutralisée.

- Sur Dog Green, des fantassins accompagnés par des Rangers ont réduits au silence les défenses du point d'appui WN70, puis ont continué et    ont été les premiers à traverser Vierville.

- Dans le secteur Dog White, 700 fantassins ont poussés jusqu'à Vierville qi'ils ont définitivement occupé en fin de matinée, isolant les Allemands de la côte à Vierville.

  Toutes ces actions, conjuguées par un violent bombardement des pièces de 356mm du cuirassé USS Texas, ont contribuées à la réddition à 13heures des positions des points d'appui WN 71 et 72, qui encadraient la descente de Vierville. Leurs canons étant hors d'usage depuis le milieu de la matinée, rendus inutilisables par les tirs des chars et des destroyers de l'US Navy.

  Le village de Vierville,  ne fut pas efficacement défendu par les Allemands, tous les hommes de la Compagnie du 11/726 étaient sur la côte dans les points d'appuis WN70 à 73. Une section de la compagnie B du 116ème régiment, conduite par le lieutenant Taylor à facilement bousculé dès 9h00 du matin les quelques Allemands restés dans Vierville, puis ensuite à continué jusquà l'Ormel, où  il à bloqué la route des renforts allemands venant de Formigny. L'état-major allemand apprendra la perte définitive de Vierville qu'en fin d'après-midi le 6 juin. En debut de matinée il pensait donc que la situation à Vierville était sous contrôle et avait envoyé ses renforts locaux sur Saint Laurent et Colleville où des infiltrations américaines y étaient signalées. Deux compagnies déjà cantonnées dans les deux villages ont tenté de repousser ces actions, indépendament de trois autres compagnies qui se  trouvaient dans les points d'appui de Saint-Laurent et du Ruquet. Les Allemands étaient plus préoccupés par les percées britanniques au Nord de Bayeux. Peu à peu le feu cessa des soldats allemands se rendaient en descendant par les sentiers des escarpements les mains en l'air et l'état-major américain fut totalement rassuré à partir de 13heures. Les beachmasters (commandants de plage) qui avaient suspendus les débarquements des véhicules en milieu de matinée pour éviter trop d'embouteillages sur la plage, lèvent l'interdiction en début d'après-midi. La plage est enfin conquise mais de temps en temps quelques snipers allemands tirent sur les troupes. En début de soirée la route côtière reliant Vierville-sur-Mer, Saint Laurent-sur-Mer et Colleville-sur-Mer est atteinte par des groupes des 115th et 116th régiment de la 1st Division.

  La tête de pont, au début mesurant 6 km, soit la longueur totale de la plage, représente maintenant une ligne de front de 9 km de long sur 3 de large. Très couteuse en vies humaines cette plage restera longtemps  le symbole de l'engagement américain en Normandie, ainsi que la volonté farouche de résister des Allemands. En fin de journée les pertes sont considérables près de 2 500 Américains sont morts, blessés, diparus ou prisonniers. Les pertes allemandes en ce qui concerne la 352ème Division, atteignent près de 1 200 hommes représentant 20% de ses effectifs. Les objectifs ne sont pas tous atteints, la jonctions avec les Rangers du 2ème bataillon à La Pointe du Hoc et les troupes britanniques débarquées sur Gold Beach, reste à faire.

 

                  LCI

                       Un Landing Craft Infantry (LCI) chargé d'hommes en route pour la plage

 

                  omaha_beach_debarquement_garde_cotes

                              Cliché pris d'une embarcation des Coast Guards (Gardes-Côtes).

 

                 Colleville dead

   Dans le secteur de Colleville-sur-Mer, des hommes ont recouverts le visage de leurs camarades tués.

 

                 Engineers-secouru

                  Des Engineers viennent de secourir des naufragés d'une embarcation coulée.

 

                Colleville-16-RCT

Une équipe de mitrailleurs du 16th RCT fait mouvement dans le secteur de Colleville. L'homme au centre porte une mitrailleuse Browning.

 

               Colleville-renforts

    En début d'après-midi toujours dans le secteur de Colleville des renforts arrivent au pied de la falaise.

 

               LCT-25

Le LCT 25    touché par l'artillerie allemande s'est échoué sur le sable, il fut abandonné par son équipage. Un peu plus tard un autre obus va incendier les véhicules se trouvant à bord. L'épave restera sur la plage jusque dans les années 50 où elle fut ferraillée.

 

              dead soldier

Le cadavre d'un soldat mort gît au pied d'une "asperge de Rommel". Les fusils croisés servent à indiquer que l'homme n'a pas été encore identifié.

 

              CollevilleEst-du-Ruquet

A l'Est de Colleville dans le secteur du Ruquet, les morts ont été rassemblés avant leur identification. Un travail arrassant attend les équipes qui en sont chargées. Ce cliché à probablement été pris le 7 juin.

 

              identification

Un membre d'une équipe d'identification, vient d'inscrire sur une housse mortuaire le grade et le nom d'un soldat.

 

              Cimetiere-provisoir

              Cimetiere-provisoir_2

Un peu plus tard les morts sont enterrés à- même la plage dans un premier cimetière provisoire. Une cérémonie religieuse est célébrée sur la plage. Les Américains ont perdus en une demi-journée près de 2500 hommes sur Omaha Beach. (Photo US Signal Corps).

 

                                  cota-general

Le général Norman D. Cota de la 29th Infantry Division refusant de rester sur la plage à la merci du feu ennemi, se leva et entraina les troupes à l'assaut des bunker.

 

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Le major Werner Pluskat qui commandait le premier groupe d'artillerie de la 352e division d'infanterie allemande.