Le 3e bataillon du 506th PIR, du lieutenant-colonel Wolverton s'était retrouvé dans une zone occupée par la 91e division allemande, et avait été décimé pendant la descente sur la DZ, par les mitrailleuses allemandes disposées au quatre coins. L'unité qui occupait la zone de saut avait embrasé une grange au milieu de la DZ et avait attendu. Les pilotes des C-47 transportant le 3e bataillon, avaient pris le feu au sol pour un signal des pathinders, et allumer la lumière verte. Ce fut immédiatement le carnage. Les parachutistes visibles comme en plein jour furent la cible des MG allemandes, beaucoup seront tués avant de toucher le sol. Son chef le lieutenant-colonel Wolverton, son adjoint et l'un des officiers de la compagnie des fusillés, sont tués sur place. Le chef de la compagnie hors cadre et ceux des autres compagnies des fusillés, avaient été faits prisonniers, les pertes étaient sévères parmis les officiers subalternes et les soldats. Sur les 800 hommes du bataillon, seuls 117 ont pu s'en tirer.
Le capitaine shettle, tombé en bordure de la DZ avait eut la vie sauve. A la lueur de l'incendie il avait consulté sa carte et sa boussole et avait rapidement trouvé le point de rassemblement du bataillon. Coupant à travers champs il y arriva mais personne n'était sur place. Il se mit à la recherche des paras égarés, et recueilli 2 lieutenants et 13 soldats. Tous étaient d'avis d'attendre des renforts pour marcher vers l'objectif, mais Shettle seule autorité présente trancha pour faire mouvement, et les hommes se mirent en route, vers le port de Brévand et ses deux ponts en aval sur la Douve à 1,600 mètres de la zone de parachutage. Les ordres étaient de s'en emparer et tenir contre toute les attaques allemandes, jusqu'à l'arrivée des renforts, quand les deux lieux de franchissements seraient utilisés pour réunir les têtes de pont d'Utah et Omaha. Arrivé devant les ponts à 4h 30, plusieurs hommes avaient rejoints la petite force de Shettle ( 2 officiers avec 16 hommes, puis 20 autres et 5 officiers). Après une brève estimation de la situation Shettle envoya un détachement sur la rive opposée. Il demanda des volontaires et deux hommes se présentèrent, Donald Zahn, portait une mitrailleuse légère, et le second George Montillo avait les munitions. Le premier au pas de course traversa pour installer son arme dans un fossé à l'extrémité du pont, et fut encadré par une grèle de balles d'une MG passée jusqu'alors inaperçue. Il arriva sain et sauf, tout comme Montillo et ils commencèrent à répondre au feu ennemi. Shettle leur envoya des renforts de 10 hommes dont 2 officiers, mais ils durent passer sous le pont de longerons en longerons, car les Allemands avaient le haut du pont dans leur ligne de mire. Pendant 2 heures Américains et Allemands échangèrent un feu intense, Zahn couvrait les bonds des tirailleurs. Ils réussirent à liquider 3 équipes de MG à la grenade et au fusil. Mais le tir allemand ne faiblissait pas. Forcer de constater que l'ennemi disposait de plus d'hommes qu'il avait de munitions Shettle décida de retirer ses hommes sur la rive opposée en milieu de matinée et rechercher de l'aide. Ne possédant pas de radio, il ne savait pas comment la bataille se déroulait et il pensa qu'il trouverait plus facilement de l'aide au Sud qu'au Nord. Il envoya un officier et 2 hommes à travers les lignes allemandes pour contacter le 5e Corps d'armée américain à Omaha Beach, mais ce dernier luttait pour s'étendre hors de la plage. Au milieu de l'après-midi n'ayant aucune nouvelle de nulle part, Shettle de plus en plus inquiet décida d'abandonner sa position et de demander de l'aide au commandant du régiment, au cas où il le trouverait. Après pas mal de recherches il découvrit le colonel Howard Johnson dans un groupe de batiments à la Barquette, sur la Douve, d'où il essayait sans succès de s'emparer d'une écluse à cheval sur la rivière. Il était furieux. Son petit groupe avait perdu beaucoup d'hommes, et le chef du bataillon encore intact, le lieutenant-colonel Robert Ballard, venait de refuser d'obeir à l'ordre direct de le rallier, pour la bonne raison militaire que les circonstances lui préscrivaient d'agir autrement.
Shettle n'obtint rien, sauf l'ordre de s'accrocher et la promesse d'un enseigne de première classe de la marine, Farrell qui avait retrouvé son poste de radio dans le marais, transmettrait au général Taylor les nouvelles de la situation fâcheuse où il se trouvait. Farrell qui s'était entraîné avec les parachutistes avant le Jour J, assistait les Aigles hurlants, et dirigeait les tirs des canons de 8 pouces du Quincy sur les positions allemandes entre Carentan et Saint-Côme-du-Mont, mais trouva un instant pour transmettre le message de Shettle, aucun renforts n'en résulta, car Taylor avait besoin de tous ses hommes. Au début de la soirée 40 parachutistes égarés aida Shettle à chasser les Allemands qui tentaient de le repousser du pont où il avait repris position, mais les nouveaux arrivants n'avaient pas de munitions pour la mitrailleuse de Zahn, et cette dernière action avait épuisé toute sa réserve. Au soir du Jour J, la situation était précaire pour le capitaine Shettle qui contrôlait incomplètement l'objectif qu'il savait être le plus important de la division. Rien ne lui garantissait qu'il n'en serait pas chassé le lendemain, dès que les Allemands seraient capables de déclencher en force une contre-attaque.
Dans la nuit des parachutistes du génie arrivent et profitant de l'obscurité Shettle fait miner le pont en vue d'une éventuelle démolition. Pendant la journée du lendemain d'autres hommes du bataillon arrivent si bien que Shettle se retrouve avec 150 paras sous ses ordres. Avant qu'il eût utiliser cette force pour monter une contre-attaque, des chasseurs bombardiers américains P-51, surgirent au-dessus d'eux, sans apercevoir les panneaux oranges qui devaient les avertir que les deux ponts étaient sous contrôle américain, les détruisirent en les bombardant. Shettle fut relevé de ce poste avancé et isolé à J+2.
Une colonne sous les ordres du lieutenant-colonel Julian Ewell du 3e bataillon du 501e PIR, qui compte aussi le chef de la division Maxwell Taylor, anisi que le général Anthony Mc Auliffe, s'emparent de la sortie 1 d'Utah à Poupeville, pendant ce temps après du durs combats le lieutenant colonel Strayer du 1er bat/506e PIR, va défendre à l'aide de 400 hommes la sortie 2 .Les sorties 3 et 4 sont tenues par le lieutenant-colonel Robert Cole du 3e bat/502e, tous les débouchés de la plage d'Utah sont au mains des Américains, la division a rempli sa mission principale. La batterie de Saint-Martin -de-Varreville détruite par les bombardements est occupée par le lieutenant-colonel Patrick Cassidy du 1er bat/502e PIR et va assurer la défense face au Nord. Le colonel Howard Johson vient finalement de s'emparer de l'écluse de la Barquette, qui commande le niveau des eaux de la Douve, avec des renforts va assurer la défense au Sud.
Près de Sainte-Marie-du-Mont, des parachutistes américains tués gisent en bordure d'une route. (US Signal Corps).
Un groupe de parachutistes de la 101st Airborne, inspectent tous les batiments à la recherches d'éventuels tireurs embusqués ennemis.
Des Aigles hurlants avec leur prises de guerre.
Une patrouille du 502nd Bataillon devant l'église de Saint-Marcouf.
L'écluse de la Barquette qui commande le niveau d'eau des marais, qui fut prise et défendue par le colonel Howard et ses hommes.