Le 507th PIR à la Fière.

  A 2heures du matin, les 117 C-47 transportant les 2004 hommes du 507th PIR de la 82nd division arrivent au-dessus de la Normandie. Le  régiment effectue son premier saut au combat. Sa mission consiste à aider le 505th PIR à tenir et traverser le Merderet au niveau de la Fière pour maintenir le contact avec le 508th PIR, se trouvant dans le secteur de Renouf. Les pathfinders chargés de baliser les zones de sauts du 507th malmenés par les Allemands du côté d'Amfreville-Gourbesville, n'ont pas pu baliser les DZ correctement, sous le feu ennemi, seulement 2 balises Eureka sont opératonnelles mais aucun marqueur au sol n'est installé. Lorsque les Dakotas arrivent au-dessus du Cotentin dans un épais brouillard, la Flak allemande se déchaîne, ce qui entraîne beaucoup de changements de caps et d'altitudes des appareils. Celà à pour effet d'éparpiller les sticks sur près de 30 km. Certains parachutistes tombent dans les marais et se noient, d'autres se retrouvent totalement isolés, ou mélangés avec des autres unités. C'est le saut le plus catastrophique du 6 juin, mais toutes les missions seront nénmoins accomplies malgrè cette dispersion et les pertes durant les combats.
Le lieutenant-colonel George van Millet Jr,  se retrouve sur la DZ T avec une quarantaine de paras qui attaquent Amfreville par le Sud, sous l'importance du feu ennemi son groupe doit se détourner à l'Ouest, ensuite il prend position au Sud-Est dans le hameau "des Landes" où il entre en contact avec la  division. Il sera bientôt rejoint par 250 paras récupérés par le capitaine Allen Taylor, qui en chemin retrouve le capitaine Paul F. Smith de la compagnie F, le capitaine Allen de la compagnie I et le capitaine Frank. Le lieutenant-colonel Millet se retrouve à la tête de 425 hommes. A J+3, Millet se voit assigner une position qu'il doit défendre et tenir. Il envoie des patrouilles qui harcèlent les Allemands, à l'aide de mortiers et d'armes légères.

Largué à l'Est d'Amfreville, le lieutenant-colonel Charle J.  Timmes commandant le 2e bataillon, rassemble 30 paras. Il entend le bruit de la bataille vers Amfreville et pense que la compagnie F attaque le village. Il tente de détourner l'attention des Allemands, en attaquant par l'Est, mais doit se replier sous la supériorité  ennemie. Timmes prend une position défensive au Nord-Est au Motay, avec un périmètre défensif dos au marais.  Faute de poste radio,  il ne peut pas contacter l'état-major, il  envoie une patrouille sous les ordres du lieutenant Levy  à l'Ouest de la chaussée de la Fière vers Cauquigny. En début d'après-midi Levy rencontre le capitaine Floyd B. Schwartzwalder de la  compagnie G, près de l'église de Cauquigny. Ce dernier vient d'attaquer plus tôt dans la matinée le Manoir de la Fière, près du dispositif du 505th régiment. A la nuit tombée Levy et  Schwartzwalder ferment le périmètre de Timmes. Durant la nuit les Allemands attaquent et tentent de déloger les parachutistes américains.

  Sur la rive Est du Merderet, le lieutenant-colonel Edwin Ostberg, commadant le 1er bataillon regroupe 150 hommes, il se trouve en compagnie du brigadier général James Gavin et l'état-major de la force A. Ce dernier lui donne l'ordre de se déplacer au Sud et de tenir le pont de la Fière. Alors qu'ils se trouvent au carrefour de la route et de la voie de chemin de fer, une reconnaissance leur annonce que le pont se trouve sous le feu ennemi. Gavin donne l'ordre au lieutenant-colonel Arthur Maloney de prendre    des hommes et traverser la rivière près de Chef-du-Pont et d'attirer le feu sur lui. Maloney part avec 150 paras. Juste après son départ Gavin apprend que Chef-du-Pont est occupé par les Allemands. Il envoi Ostberg et le capitaine Roy Creek commadant la compagnie E, directement sur Chef-du-Pont avec 75 hommes. Ostberg retrouve  Maloney et ensemble ils combattent 2  heures pour prendre le village. Durant les combats Ostberg est gravement blessé et Maloney donne le commandement à Creek ainsi que tous les hommes du 507th qu'il à avec lui. Ils finissent par  arriver à l'extrémité Est du pont mais le feu ennemi  empêche les Américains de traverser. A 17h Maloney doit revenir à la Fière et est contraint de laisser le capitaine Roy Creek avec 34    parachutistes. Malheureusement il en a déjà perdu 14, quand il reçoit un ordre de tenir  coute que coute, ce qu'il ne peut pas faire du fait qu'il ne tient pas le pont. Bientôt un  observateur lui annonce qu'une importante force allemande se rapproche de son côté gauche. Il demande à la division de lui amener des renforts. A ce moment là des C-47 passent et larguent des armes et des munitions. Une demie-heure plus tard une centaines d'hommes arrivent en renfort avec un canon de 57 mm. Cette petite force tiendra et sera relevée par la 4th DI .

De son côté Timmes le 8 juin envoie une patrouille pour joindre le QG de la 82nd Airborne sur la rive opposée.  Un  bataillon de Gliders ( 325th GIR) est envoyé à l'Ouest de la Fière, de nuit pour attaqué Cauquigny, la patrouille de Timmes guide les hommes du 325th GIR, mais l'attaque sera un échec, les Gliders seront  sévèrement malmenés par les Allemands. L'approche par l'Ouest étant compromise un autre bataillon de Gliders attaquera par l'Est, aidé par les parachutistes du 507th.. Gavin craint que toute perte de temps soit néfaste pour la victoire. Maloney est prévenu d'attendre le signal pour attaquer. Il dispose de 3 compagnies du 507th pour effectuer sa mission. Elles sont commandées par les capitaines Robert D. Rae, Morgan Brakonecke et Roy Creek. Rae prendra la tête, suivit de Brakonecke. Au moment de l'attaque seul une petite partie des Gliders partent à l'assaut, la chaussée est un véritable enfer un peu partout des hommes tombent. Un char Sherman partit avec la section de tête saute sur une mine et s'encastre dans l'épave d'un Panzer bloquant le passage. A ce  moment Gavin donne l'ordre à Maloney et Rae de se  lancer à  l'assaut avec ses 90 paras. Les hommes s'élancent sur la chaussée jonchée des corps des morts et blessés. Grâce à leur talent de meneurs Rae, le lieutenant Dave Irving et ses subordonnés inspirent les hommes du 325th GIR. Cauquigny sera prise aux Allemands. L'attaque est lancée jusqu'au Motey. Le lieutenant  Staneley Ardziejewski et sa section pousse pour prendre contact avec le lieutenant-colonel Timmes. De son côté le capitaine Rae combat jusqu'au Motey où sa section s'arrêtera pour la nuit. Le 10 juin à l'aube la 90th Division américaine traverse les positions de Rae.

George van Millet tente également de rejoindre les forces de Timmes. Il traversent une route au Nord d'Amfreville qui passe près d'une  concentration d'Allemands. Les combats seront rudes et il se retrouve prisoniers avec la moitié de son groupe. Le reste du groupe mené par le capitaine Paul F.  Smith, se replie  et finit par rejoindre le lieutenant-colonel Timmes. Environs 180 parachutistes se replient sur Craignes. Des défenses sont creusées et l'unique pont à l'entrée de la ville est miné. Des habitants aident les paras. Le pont sautera le 10 juin. Le lendemain les Allemands soutenus par de l'artillerie lancent une attaque. Ils sont estimés à 2000 hommes. Les paras reculent et de petits groupes s'enfuient vers les lignes américaines. Durant l'assaut le major Johnson est tué, le commandement revient alors au capitaine Leroy D. Brummit. Les Allemands percent les défenses des paras qui épuisent toutes leurs munitions et doivent se rendre. Au village les Allemands rassemblent les prisonniers. Les blessés ainsi que le docteur, le capitaine Sophian sont conduits dans un champ et sont froidement écécutés. Dans le village 4 villageois dont le prètre sont passés par les armes, pour avoir aider les Américains.
Le 14 juin le capitaine  Brummit et les survivants de Craignes rejoingnent le régiment. Après la capture de Millet, il est remplacé par le colonel Edson Raff. Le 11 juillet les hommes du régiment sont conduits sur les plages et embarquent pour l'Angleterre.

                                        

                           Le lieutenant-colonel George van Millet Jr.

                          

                                    Lieutenant-colonel Charle J. Timmes

                 

Quelques semaines après le Jour J, le général Bradley décore des parachutistes dans la cour d'une ferme. De l'extrême gauche à droite: le  lieutenant-colonel Edward Krause, Benjamin Vadervoort ( avec une canne), sont décorés pour leurs actions du 6 juin, le capitaine Robert D. Rae à gauche de Vandervoort sera décoré pour avoir conduit la contre attaque sur la chaussée de la Fière. Un médic plus deux autres soldats vont aussi être récompensés. Le soldat à l'extrême droite de la photo est Marcus Heim. Hors du cadre à gauche se trouve le général Gavin décoré lui-aussi.

                           

Des paras du 507th avec des GI's débarqués bavardent. Un cadavre allemand gît au carrefour. Les deux parachutistes ont camouflés leurs casques avec un morceau de voilure de parachute.

                                

                                      Le capitaine Robert Rae en 1944.

                            

                  Le capitaine Robert D. Rae en 2002, à la Fière, il est accompagné de son petit-fils.

                 

Sept paras du 507th  posent avec la mascotte "Geronimo" en 1943. Peu ont survécus au Jour J. Debout à gauche le sergent John Carson fut blessé, le Pvt  William H. Witt est mort, le Pvt  Lewis S.  Toye, mort. A genoux de gauche à droite: le caporal Walter L. Choquette, fusillé à Craignes; le Pfc John D. Willams, blessé à l'entraînement; le Pvt Willam McDade, disparu et le Pvt Bernard E.  Kelly, fait prisonnier.