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Normandie-1944, L'été de la Liberté
22 janvier 2012

La bataille des Haies. 13 juin/24 juillet 1944.

  Face au blocage du front à l'Est, et l'impossibilité pour les troupes anglo-canadiennes de s'emparer de Caen, les Américains se voient dans l'obligation de progresser au Sud-Ouest dans une région  de bocage, très dense, favorable à la défense que les troupes allemandes plus expérimentées savent parfaitement exploiter.  La configuration du terrain, compsée de petites prés bordées de haies, rend impossible l'alignement d'un front d'attaque et facilite les prises de flancs. L'état-major américain qui n'imaginait  pas de livrer des combats intenses dans cette zone, avait sous-estimé la configuration du terrain rendant problèmatique le mouvement des hommes qui ne pouvaient pas avoir une bonne    visibilité et des blindés. Chaque haie présente un nouveau retranchement à conquérir, exposant l'infanterie et les blindés aux tirs des défenseurs. Elles favorisent les positions défensives allemandes et leur camouflage. Les soldats de la Wehrmacht que doivent affronter les troupes américaines, sont nettement avantagés, notamment les Fallschirmjäger (parachutistes) savent tirer profits de ces petits près cloturés par des talus et de hautes haies. Ils s'y camouflent facilement les rendant difficilement détectable même depuis les airs, Les Allemands disposent leurs positions de manières qu'un point défensif d'un prè peu couvrir celui d'à côté.

Les blindés alliés ne peuvent progresser sur ce terrain, où les routes sont étroites et bordées de hautes haies s'exposant aux tirs de l'artillerie ennemie. Même dans le cas où les blindés traversent les haies, la manoeuvre découvre le dessous du char non-blindé aux tirs de panzerschrecks (bazooka allemand), embusqués. L'avance américaine est très lente et    coûteuse en vies humaines. Il faut parfois plus d'une dizaine de morts pour prendre un prè ou une haie. 7 000 GI's seront tués ou blessés pour libérer le bourg de Sainteny, entre Carentan et Périers. 10 000 autres vont subir le même sort pour prendre la Haye-du-Puits, le 8 juillet et Lessay une semaine après, bien que cette dernière n' est distante que de 8 km. Le moral des troupes américaines est  atteint dans cette guerre d'usure, où chaque haies prise avec difficulté ressemble terriblement à la précédente. Début juillet les Américains vont perdre un homme par métre de progression de la ligne de front. Les pertes seront encore plus sévères lors de la prise de Saint-Lô, âprement défendue par un régiment parachutiste allemand depuis les collines au Nord de la ville. Juillet sera probablement le mois le plus difficile pour les Alliés sur le front de l'Ouest. Selon leurs plans à D+60, ils auraient dû libérer la Bretagne et avoir atteint la Loire, alors qu'ils sont bloqués au Nord d'une ligne Caen/ Saint-Lô, n'ayant progresser que de quelques kilomètres en plus de trois semaines. L'état-major américain est inquiet à ce rythme, il craint de livrer un mois de combat supplémentaire pour pouvoir atteindre Coutances.

Afin de permettre un accompagnement blindés des troupes, l'US Army chercha des solutions pour que les chars puissent franchir les haies. des bulldozers furent utilisés, mais ils étaient en trop petits nombres, des canons de gros calibres pour pulvériser les haies furent testés, des unités de blindés développèrent leur propre techniques par explosifs, mais les résultats restèrent mitigés. Un sergent tankiste Curtis G. Culin, trouva la solution simple mais efficace au problème. Il fixa sur l'avant de son char des lames d'acier permettant de trancher les haies à leur base. Ces lames étaient fabriquées avec les hérisson tchèques, sortes de chevaux de frise en poutrelles d'acier que les Allemands avaient disposés sur les plages et qui depuis le 6 juin étaient encores très nombreux. Le 15 juillet le général Omar N. Bradley fut invité pour venir voir une démonstration du dispositif et convaincu, il ordonna que le plus de chars possibles en soient équipés, d'autant que une    grande opération s'annonçait l'opération Cobra. Lors de la percée sur Saint-Lô, trois chars sur cinq possèdaient un hedge-cutter (coupeur de haies). l'aspect du dispositif valut aux tanks équipés le sobriquet de " rhino" pour sa ressemblance avec la corne de l'animal. Les Alliés ne sortiront de ce piège du bocage qu'avec le lancement de l'opération Cobra et le percement des lignes allemandes avec une nouvelle tactique définie par le général Bradley dite du "tapis de bombes" ( carpet- bomber). Le 25 juillet, 1 500 bombardiers saturent de bombes un couloir étroit de quelques kilomètres seulement entre les villages de la Chapelle-en-Juger et Hébécrevon, au Nord de la grande route joingnant Saint-Lô à Coutances, afin d'annihiler toute résistance allemande et de créer la brèche par laquelle les armées américaines vont s'engouffrer, marquant ainsi la fin de la Bataille des Haies. Les troupes allemandes usées elles aussi par deux mois de combats et manquant d'effectifs, ne pourront reconstituer rapidement une ligne de défense, permettant la percée d'Avranches et une guerre de mouvement plus favorable aux Allies .

 

                     sherman

                                        Un sherman équipé du dispositif " hedge-cutter ".

                     stuart

   Un char léger Stuart, vient de traverser avec succès une haie. Cliché prit pendant les essais le 15 juillet.

                                 curtis

Le sergent Curtis G.Culin, de New-York, appatenant au 102e escadron de reconnaissance inventeur du "hedge-cutter".

                    hbt

Mécaniciens en combinaisons HBT, découpent les hérissons tchèques récupérés sur les plages, pour fabriquer des lames, afin de les fixer sur l'avant des blindés. ( US Signal Corps). 

                   embuscade

Un groupe de soldats américains  vient de s'emparer d'un chemin que les Allemands ont abandonnés sûrement avec précipitation car ils ont oubliés de prendre la mitrailleuse au premier plan. Ce fantassin américain utlise la  bonne vieille ruse du casque pour forcer un éventuel sniper à dévoiler sa position. (US Signal Corps).

                  chemin creux

Des GI's progressent avec prudence dans un chemin bordés de haies denses. Devant le sergent git le cadavre d'un soldat allemand qui devait faire partie d'une équipe de mitrailleurs ou pourvoyeur de munitions à en juger la caisse disposée à ses côtés. (US Signal Corps).

                  mg42

Position défensive de MG42  dans une haie. Ces hommes sont des parachutistes reconnaissables à la forme de leurs casques, ils sont  équipés de la tenue de camouflage. Biens dissimulés ils sont difficilement détectables. (Bundesarchiv).

                  79th id

Un fantassin de la 79th Infantry Division, s'apprête à tirer une grenade à fusil, grâce à son Garand M1. (US Signal Corps).

                 haies

Dans la perspective de rester à cet endroit, ces GI's creusent des trous pour s'abriter. (US Signal Corps).

                 bataille

Scène typique de la Bataille des Haies, des fantassins partant à l'assaut de la haie suivante. Le soldat au centre est équipé d'une grenade à fusil. (US Signal Corps).

                        transmissions

Malgrè les combats et les snipers, ces hommes des transmissions procèdent à l'installation de lignes téléphoniques dans un chemin creux. (US Signal Corps).

                                  Bundesarchiv Bild 101I-680-8257-16_

Le 21 juin sur le bord d'une route des soldats allemands progressent avec prudence le long d'une haie. L'homme au premier plan scrute aux jumelles le terrain devant lui, il est équipé du fusil italien Beretta M38, probablement un souvenir de la campagne d'Italie. (Bundesarchiv).

              cadavre all

Ce soldat à probablement été tué pendant qu'il changeait de position. Pendant la bataille les pertes seront sévères pour les deux camps. (US Signal Corps).

               cadavre all2

                         Un autre git au pied de la haie qu'il défendait. (US Signal Corps).

scan0012

Un soldat américain qui était probablement un pourvoyeur de mitrailleuse, comme attestent les caisses de munitions; à été tué pendant la Bataille des haies. (US Signal Corps).

             cadavre all3

Le cadavre de cet infirmier à été fouillé après avoir été tué. Il porte pourtant son brassard d'infirmier bien en évidence et n'était donc pas armé. (US Signal Corps).

                                carte

                                             Carte montrant l'étendue du bocage.

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Commentaires
D
combats difficiles, forcément, les haies devenant obstacles, et protection...! presque de combats de rues!
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  • Bienvenue, sur ce blog. Une évoquation de la bataille de Normandie, du débarquement sur les plages au bouclage de la poche de Falaise. Vous y retrouverez également les personnages célèbres ou inconnus et l'armement utilisé. Bonne visite à toutes et tous.
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