Au début de 1943, un général américain jusqu'alors inconnu arriva à la tête des forces expéditionnaires alliées en Europe, Dwight Eisenhower. Il était l'homme de la situation très apprécié par ses capacitées à monter de grandes opérations et atteindre ses objectifs. Pendant que les Allemands montaient leur "mur", Eisenhower échaffaudait son plan d'invasion.
Objectif: A la fin de 1943 l'éminence d'un débarquement dans le Nord-Ouest de l'Europe ne pouvait plus être cachée , à la vue de la concentration des forces présentent en Angleterre Il fallait intoxiquer les Allemands pour leur cacher le lieu exact de l'assaut, en confortant certaines hypothèses émisent par le haut-commandement allemand.
* Au Nord: en faisant croire à l'hypothèse d'un débarquement en Norvège, celle-ci était soutenue par Hitler et son entourage. Ce plan fut alors nommé par les Alliés Fortitude Nord.
* Au Sud: faire croire que effectivement l'attaque se produirait dans le Pas-de-Calais, là où la distance maritime entre la côte anglaise et française est la plus mince. ( Fortitude Sud).
Lorsque le débarquement serait commencé il fallait absolument duper les Allemands pour leur faire croire qu'il ne s'agirait que d'une opération secondaire, afin de retenir le plus longtemp possible les forces allemandes dans le Nord de la France et sur les autres points du Mur de l'Atlantique, et ainsi avoir la supériorité numérique.
Moyens mis en oeuvre: l'opération reposait sur une serie d'activités majeures.
1) Création sur le sol anglais et ecossais d'unités fantômes, grâce à la mise en place de leurres et d'une intense activité radio-électrique.
2) Des fuites contrôlées dans les canaux diplomatiques à travers les Etats neutres.
3) L'utilisation d'agents doubles chargés d'envoyer des informations contrôlées par les services secrets alliés aux services secret allemands.
Des mesures passives avaient été aussi prises.
Fortitude Nord opération Quicksilver.
Pour faire croire à l'hypothèse d'un débarquement dans le Pas-de-Calais, il fallait déplacer le centre de gravité des armées apparent dans le Sud-Est de l'Angleterre, de l'île de Wright vers le Kent. Un groupe d'armées américain fantôme, le premier groupe ( First United State Army Group, le FUSAG) avait été créé. Parfaitement structuré avec à sa tête un général prestigieux, le bouillant George S. Patton, avec de fausses infrastructures et équipements comme des véhicules en caoutchouc et de l'artillerie en bois, jusqu'aux badges d'épaule des "ghost divisions", crées pour la circonstance. Ce premier groupe entretien une activité radio-électrique intense.
Fortitude Sud opération Skye.
Afin que l'hypothèse du débarquement en Norvège, soit crédible, les Britanniques avaient concentré leur IVe armée en Ecosse, essentiellement composée de la 52th Division et dont l'activité dans le cadre de Fortitude était principalement radio-électrique.
Les agents doubles.
Les Allemands disposaient d'environ 50 agents secrets en Grande-Bretagne, dont la plupart avaient été localisés, arrêtés puis retournés par le Mi-5. Les messages qu'ils envoyaient à leurs officiers traitants en Allemagne, étaient rédigés par les services secrets britanniques, creant ainsi l'illusion qu'ils souhaîtaient présenter aux Allemands. Les agents doubles les plus importants étaient au nombre de trois:
* Garbo un espagnol.
* Brutus officier polonais..
* Tricycle, un avocat yougoslave.
Les fuites contrôlées diplomatiques.
Pour pouvoir assurer la véracité de l'opération Skye, les diplomates britanniques avaient engagés des néogociations avec les Suédois pour obtenir certaines autorisations dont le droit pour des reconnaissances aériennes, le survol du territoire, et le droit que les avions britanniques qui viendraient à se poser en urgence soient ravitaillés.
Les bombardements augmentent dans le Pas-de-Calais.
Afin que les Allemands soient persuader de l'éminence du débarquement dans le Pas-de-Calais, les bombardements sont intensifiés sur certaines parties de la zone présumée. Les villages de Portel et d'Equihen-Plage seront rayés de la carte subissant des destructions de 99 et 95%, et environ 600 civils seront tués sur la seule commune du Portel.
L'échelonnement des lieux de stationnement des troupes de la première vague loin dans le centre Nord-Est de l'Angleterre.
Une grande proportion des troupes américaines de la première vague se trouvait contonnées dans la partie centrale du Nord de la Grande-Bretagne. Les multiples avantages de ce positionnement, pouvaient faire croire que ces troupes composeraient la deuxième vague derrière le premier groupe factice (FUSAG) et les troupes anglo-canadiennes biens réelles renforçant ainsi la crédibilité de l'opération Quicksilver.
Les mesure péréphériques autour de l'armada du débarquement.
* Dans la journée et la nuit du 5 juin, les bombardements sont brutalement renforcés sur la côte d'Opale et à l'intérieur des terres.
* Dans la nuit du 5 au 6 juin, une flottille de navires avec une haute activité de communications, biens visibles sur les radars allemands se dirigent sur Dieppe.
* dans la nuit du 5 au 6 juin, les avions et les planeurs transportant les parachutistes se dirigent sur Dieppe, avant d'effectuer un large virage sur la Manche et d'aborder les zones de sauts par l'Est. Dans un même temps des faux parachutistes sont largués:
- Au Nord de l'estuaire de la Seine pour créer l'illusion qu'ils y ont bien sauté.
- Sur la région du Mont Saint-Michel, pour faire croire que les larguages principaux dans la région de Sainte-Mère-Eglise et sur l'estuaire de l'Orne ne sont la partie minime d'une attaque aéroportée de bien plus grande ampleur.
Conséquences de l'opération Fortitude.
Les Alliés pouvaient juger facilement l'efficacité de ces stratagèmes. Comme Ultra avait percé le codage de Enigma; assez tôt, les alliés pouvaient déchiffrer les réponses du haut commandement allemand à leurs actions.
Il est à peu près certain que les Allemands ont crus au véritable débarquement dans le Pas-de-Calais jusqu'au redéploiement de la XVe armée allemande face aux alliés en août 1944, et il est plus que probable qu'ils n'aient définiivement renoncé à cette hypothèse qu'en septembre. Même si cette opération ne fut jamais une véritable action militaire à proprement parlé, ces actions mis bout à bout ont contribués à la réussite de l'opération Overlord, en obligeant les Allemands à garder une importante masse de troupes dans le Pas-de-Calais en réserve dans l'attente d'une improbable attaque, permettant ainsi aux alliés de maintenir et consolider leurs positions en Normandie. Cependant elle n'a pas permis une offensive décisive aux Britanniques le long de la côte comme le prévoyait Montgomery et à obligé les Américains à percer au Sud, avant de reprendre la direction de l'Allemagne.
Ces véhicules en caoutchouc qui vus d'avions paraissaient réels aux observateurs allemands, ont permis de les leurrer.
Quelques hommes suffisent pour déplacer les leurres pour donner aux avions d'observations allemands l'illusion d'une armée relle.
Ce bombardier n'est en fait qu'une réplique en bois parfaitement inoffensive.
Canons d'artillerie en bois.