Goodwood (dernière partie). Les combats des blindés de la Garde.

  A 17heures , la 5th Guards Armoured Brigade ( Guards Armoured Division), parvient en ordre de bataille dans la zone rassemblement du VIIIe Corps:

- Le 2e Bataillon de grenadiers de la Garde (2nd Bn Grenadier Guard) ouvre la marche, disposant ses 75 blindés de 1000 mètres de front, en arrière suit une compagnie d'infanterie motorisée du 1st Bn Grenadier Guards (King's Company), à bord de half-tracks M3.

- Le 2nd Irish Guards ( Garde irlandaise ), suit avec 73 chars, accompagnés par une compagnie d'infanterie motorisée du 1st Grenadier Guards.

- Le 1st Coldstream Guards ferme la marche avec une troisième compagnie du 1st Grenadier Guards. Cette force tactique à pour objectif pricipal le village de Cagny que les blindés de la 11th Armoured Division n'ont pas pu prendre et dont les épaves calcinées gisent dans les champs de blés brûlés.

  Bientôt, l'escadron n°2 du 2nd Irish Guards arrive en vue de Cagny situé à deux kilomètres dans l'axe d'avance des Sherman, cependant les défenseurs se font menaçant. Très vite deux chars sont touchés et s'enflamment aussitôt. Le lieutenant-colonel Moore, commandant du 2nd Irish Guards fait stopper la première vague d'assaut, et  envoie deux sections du 1er escadron du capitaine Jones, en débordement sur le flanc gauche de Cagny. Il dispose de 20 Sherman de l'escadron 3, mais celà est peu face à la menace des Tigres du s-Pz-Abt. 503, stationnés à Emiéville.

  L'escadron n°1 arrive en lisière Nord de Cagny et bentôt le char du capitaine Jones est touché, les cinq membres sont blessés et sévèrement brûlés, mais ils continuent néanmoins à servir le canon de 75. Les Sherman vont attaquer à de nombreuses reprises le village, sans parvenir à y entrer. Des dizaines de carcasses calcinées attestent de la violence des combats. Une batterie d'artillerie de campagne du Leicestershire Yeomanry, en appuie le 2nd Grenadier Guards dirigée par des officiers de la King's Company, va alors  tenter de briser les défenses allemandes, en entrant en action sur le village. Ses M7 Priest de 155 sont suffisament rapprochés. Après avoir copieusement bombardé, le Major Baker, fait enter ses canons automoteurs dans le village que les grenadiers du II/.125 ont évacué, abandonnant trois canons de Flak de 88. Poursuivant leur route vers la RN13 et Vimont,  les troupes du 2nd Grenadier Guards, soutenus par des chars du 2nd Irish Guards, dépassent Cagny. Entretemps à 400 mètres, au Nord du village l'escadron n°2 est prit pour cible par un canon de Pak. 

  Les Coldstream Guards contournent Cagny par l'Ouest. Un escadron du 23rd Hussars tire sur Banneville à 1 500 mètres de distance depuis la route de Caen-Cabourg, cette unité aurait normalement dû se trouver à 7 kilomètres plus au Sud-Ouest. L'escadron de tête des Irish Guards traverse la route bordée gros  taillis à proximité  de la ferme du Prieuré. Le char du lieutenant Lloyd s'embrase, puis c'est au tour du tank du sergent Ferguson qui est touché entre le Prieuré et la voie ferrée et le M4 Firefly du sergent  McNally subit le même sort. Le chef de section, le lieutenant Dodd, n'arrive pas à situer le point de départ du feu ennemi. C'est trois StuG camouflés dans le verger du Prieuré. Dodd à tout hasard engage des obus perforants de 75 sans aucun résultat. Le capitaine Strobard aperçoit les blindés ennemis en traversant la ligne de chemin de fer. Son tir n'a aucun effet sur les StuG, il part alors à la recherche d'un Firefly et trouve celui du sergent-major Parke et lui désigne la cible. Trois fois ce dernier parvient à toucher un blindé allemand. Une fumée blanche se détache du  StuG, c'est un fumigène d'évasion. C'est alors que des obus de mortiers tombent tout autour d'eux, le char du capitaine Dupree recoit un coup au but, puis les chenilles du M4 du capitaine O'Cock sont endommagées. Les Allemands tiennent la route de Troarn sous leur feu interdisant tout mouvement des forces britanniques plus en avant. Les blindés reçoivent l'ordre de virer à droite de Cagny, qu'ils contournent au plus près par le Nord. En faisant celà, l'unité retrouve des égarés des Coldstream Guards, des sections du 23rd Hussars de la 11th Armoured Division à la recherche de leur brigade. Puis dans un second temps, sur des Grenadier Guards qui montent au feu, sur le même axe: le Prieuré-Cagny. Les Nebelwerfer allemands de Grentheville et des mortiers de 80, engendrent sous leu feu une belle pagaille. En pleine confusion les blindés irlandais tirent dans tous les sens, avec le déluge du feu britannique et allemand, le coin va tès vite    devenir malsain. Sans l'ordre de la brigade, les trois bataillons blindés de la Garde s'arrêtent canons braqués sur Banneville et Emiéville. Malgrès les directives répétées ils seront    incapables de reprendre l'assaut vers le Sud-Est. Harcelés de tous les côtés ils engagerons de nombreuses cibles dans l'après-midi. Un ordre impératif parvient au colonel Finlay : "Suivez les    pylones jusqu'à Vimont!" L'axe de progression matérialisé par des lignes électriques tendues par des pylones d'acier.

  Ente-temps, les actions menées par les gardes irlandais sont anarchiques. Le colonel Finlay est incapable de dicerner sur sa carte la forme prise par les combats de son régiment de char. Une grande confusion règne autour de Cagny, où il rejoint son général de brigade, dont le PC tactique avancé se trouve entre celui de la 11th Armoured Division et celui de la Garde du général Adair. dans ses rapports il mentionne la présence de chars lourds de la 503, qui semblent couvrir en profondeur la ligne Emiéville-Frémouville. En effet à l'Est de Cagny, la RN 13 passe sur une crête entre Emiéville et Frémouville. Les Allemands y ont placés juste derrière des canons tractés Pak 88, et quelques SuG, bien camouflés dans les bosquets et les taillis. A 500m, au Nord sur Frémouville, le II/.125 et l'état-major du kampfgruppe Luck ( 21e Pz-Div) ont stoppé les Coldstream Guards au Sud de Cagny avec l'appui de StuG, de Panzer IV et de Tigre des 2e et 3e compagnies de la s- Pz-Abt. 503.
Vers 17h00, les "Rats du désert" prennent Grentheville, que les Allemands ont évacué. A peu près à la même heure les Guards entrent à Cagny. Ils captuent 80 grenadiers et une section de Nebelwerfer abandonnée par la Leibstandarte Adolf Hitler ( 1ere SS-Pz-Div ). Une contre-attaque est menée par dix Panther est repoussée par les défenses antichars, qui immobilisent deux blindés de chaque côtés du village. De part et d'autre la protection de la nuit sera utilisé pour se réorganiser.

  A 19h00, une dernière action est conduite contre la crête de Frémouville.alors que la visibilité baisse à l'approche de la nuit, mais la clarté est jugée suffisante. Le capitaine Strobart et le lieutenant Cole de l'escadron 3 engagent deux 88 et leurs tracteurs à 2 500 mètres, avec leurs canons de 17 livres. Deux Sherman détruisent un Panzer IV près du village de Frémouville. Mais trois blindés et le Firefly du sergent Andrews  sont perdus sous les coups des hommes de la I./ Panzer-Regiment 22. a 21h30, le régiment reçoit l'ordre de se replier pour la nuit  à L'Est de Cagny. Les trois régiments blindés de la Garde passent la nuit du 18-19 juillet à Cagny. le bilan pour la 5th Brigade est de sept blindés dont un Tigre II, le premier détruit en Europe. Le parc de prisonniers s'enrichit de onze hommes, dont un Feldwebel du Panzergrenadier-Regiment 125 et un autre de la 503. Les pertes de la brigade blindée de la Garde, après une journée de combat, est de 32 chars et 19 tués.

  L'infanterie de la 32th Brigade rejoint au Prieuré et à Cagny , après une marche de nuit à la boussole, pénétrant plusieurs fois involontairement dans les lignes allemandes. Les Gardes ne progresseront guère au-delà de Frémouville, solidement tenus par des Panzer IV, reste de la I./ Panzer-Regiment 22 et quelques Tigre de la . s-Panzer-Abteilung 503. Vimont restera un objectif théorique sur la carte, La Garde ne l'atteindra jamais pendant Goodwood. Au soir du 18 juillet il est clair que tous les objectifs fixés par Montgomery ne sont pas tous atteints, la fabuleuse chevauchée des chars britanniques à travers la plaine est venue se fracasser au pied de la crête de Bourguébus. Le lendemain il faudra repartir, mais les combats du 19 juillet permettront aux Britanniques de prendre le contrôle des premiers contreforts de la crête. La pluie qui va se mettre à tomber le 20 juillet va sonner le glas de l'opération Goodwood.

Les pertes du 18 juillet au VIIIe Corps:

  11th Armoured Division: 336 hommes et 126 chars.

  Guards Armoured Division: 137 hommes et 60 blindés.

  7th Armoured Division: 48 hommes et 11 chars.

          

            Deux Tigre de la s-Pz-Abt 503 et leurs membres d'équipages. (Bundesarchiv).

             

Les troupes britanniques dans Cagny le 19 juillet. L'église a  été fortement endommagée par les combats, elle fut restauré à l'exeption de la nef qui à été rasée.

                

             Deux fantassins britanniques en position défensive dans les ruines de Barnneville.

               

Près de Cagny, un Sherman Fléau passe aux côtés d'un Panzer IV totalement carbonisé, le blindé allemand à probablement été victime d'une  explosion interne après avoir été touché. Plusieurs plaques de blindage se sont dissjointes et le barbotin droit à été arraché, le panneau de la tourelle est ouverte ce qui peu dire que certains membres de l'équipage ont pû abandonner le blindé.

              

Un canon d'assaut détruit dans le village de Giberville. Il s'agit d'un StuG de la 2e batterie de la Sturmgeschütz-Abteilung 200. Son canon un 10,5 cm  FH 18/40  à été arraché probablement après avoir été touché. L'incendie s'est propagé à la maison voisine.

               

                        Nebelwerfer à six tubes abandonné par la 1ere SS-Panzerdivision .             

                   

   Un sergent du service photographique aux armées examine un canon allemands abandonné après les combats.

                

    Deux blessés recevant des soins, dans une antenne medicale. L'un est britannique, l'autre est un prisonnier allemand.

                

Un infirmier britannique donne à boire à un prisonnier allemand blessé. C'est un soldat de première classe de la 16e    Lufwaffen-Feld-Division. Cette unité à prit le bombardement du 18 juillet au matin de plein fouet.

                                  

  Ce jeune soldat capturé à été fouillé comme indique ses poches retournées. Il porte un maillot de sport de la Luftwaffe.

                  

                              Trois MP britanniques procèdent à la fouille des prisonniers .

                                 

Le capitaine Krapf, il commandait le IIe bataillon de l'infanterie-Regiment 46, l'un des trois bataillons d'infanterie de la 16e Luftwaffen-Feld-Division, il porte l'uniforme du Heer, alors que le sous-lieutenant assis à droite porte celui de la Luftwaffe.

                  

                          Un officier de la 21e Panzerdivison prisonnier. il porte une tenue camouflée.

                 

Des prisonniers allemands capturés durant l'opération Goodwood. Après les violents combats et un terrifuant déluge de feu,certains sont visiblement soulagés, ils ont échappé à l'enfer.

                                

Ce prisonnier semble plutôt mécontent. Sa plaque est sortie de sa chemise et ses poches ont été retournées, ce qui peut expliquer la raison de son irritation.

                  

Celui-ci porte une tenue camouflée. Les nerfs ont été mis à rude épreuve, notament après le bombardement du 18 juillet. Les attitudes sont  diverses, certains sont satisfaits d'autres sont prostrés. Il semble être dans un état second.

                

Un motocycliste britannique interroge un prisonner. Il s'agit d'un Polonais Félix Wenzez, originaire de Grünberg. Son frère à été tué  alors qu'il combattait dans l'Armée Rouge et son meilleur ami est pilote de chasse dans les Forces Aériennes Polonaises  Libres de la R.A.F.

             

Un jeune tankiste de la I./22, portant le calot noir des équipages de blindés (Feldmütze 42 ). Malgrè son statut de prisonnier de guerre, il ne semble pas être mécontent de son sort.