Né à Caen le 29 avril 1904, Leonard Gille devient avocat avant la guerre et membre du Parti radical. Mobilisé en 1939 avec le grade de capitaine de réserve il rejoint le 3e Régiment du Train. Gille regagne Caen après la défaite de 1940 et recruté par son ancien compagnon de combat René Duchez, il intègre le premier groupe caennais de la Résistance " l'Armée des Volontaires". En 1942, Léonard Gille devient membre de l'Organisation Civile et Militaire, (OCM), dirigé par Marcel Girard, un ancien de "l'Armée des Volontaires" et dont le QG est installé à Caen.
Prenant le pseudonyme de "Marie", Léonard Gille s'occupe également avec Louise Boitard alias " Marie-Odile" ( qui est aussi sa fiancée et future épouse ) d'un mouvement de sauvetage des aviateurs alliés abattus. Entre décembre 1943 et juin 1944, les membres de la Résistance basse- normande sont décimés, par les auxiliaires français de la Gestapo, les organisations ne se reforment qu'en mars 1944. Léonard Gille, président du Comité départemental de libération, (CDL) est obligé de quitter Caen pour quelques semaines. Le CDL se réuni en mai 1944, sous la présidence de Gille, le mouvement sera de nouveau disloqué pendant le débarquement.
Entre juin et juillet 1944, beaucoups de résistants participent aux côtés des Alliés pour la libération de Caen. Des membres des FFI et du CDL décident alors de former la Compagnie Fred Scamaroni (nom d'un membre de la France libre, héros et martyr de la Résistance corse). Léonard Gille en devient un des chefs, avant d'être nommé commandant des FFI. Le 10 juillet 1944, au lendemain de la libération de la rive gauche de Caen par les Canadiens, il est un des trois reponsables de la Résistance pour la levée des couleurs du drapeau tricolore qui flotte sur la place Monseigneur-des-Hameaux après quatre ans d'occupation allemande.Léonard Gille obtiendra plus tard le grade de colonel et épouse Jeanine Boitard à la libération.
Après la guerre il est élu conseiller général du Calvados pour le canton de Bourguébus en septembre 1945 et sera réélu en 1949, 1955, 1961 et 1967.Leader du Parti radical-socialiste, Gille est tête de liste aux élections pour la première Assemblée Constituante en octobre 1945. Mais la liste radicale ( Léonard Gille, Pierre Lampué, Jean Heuzey, Robert Fossorier et Odette Duchez) est battue, dès lors Léonard Gille ne cherchera plus à devenir député. Secrétaire du Conseil Général depuis le 29 octobre 1945, il en devient Vice-Président en octobre 1951. Léonard Gille s'éteint le 23 janvier 1971 et sera inhumé au cimetière de Frénouville à l'Est de Caen. Son épouse le remplacera au Conseil Général, élue en janvier 1971 puis en 1973, elle est décédée en 2001.
Léonard Gille.
Janine Boitard, alias "Marie-Odile".